Les écrans et le silence

Dans cet article

À 5 ans, le silence ou la non-écoute d’un enfant peut inquiéter, surtout quand les écrans sont présents dans son quotidien. Mais il ne s’agit pas toujours d’une simple “addiction” : le comportement de l’enfant est souvent un symptôme, un signal qu’il exprime à sa manière.

1. Le rôle direct des écrans sur le cerveau de l’enfant

À cet âge, le cerveau est encore en plein développement :

  • les zones du langage
  • la régulation émotionnelle
  • l’empathie

ne sont pas matures.

Les écrans — tablettes, TV, téléphones — offrent une stimulation intense et artificielle qui :

  • court-circuite les circuits de l’attention
  • remplace la relation réelle par des images sans interaction
  • crée une suralimentation sensorielle sans digestion émotionnelle

Quand l’enfant revient dans le réel, tout paraît lent, flou ou exigeant. Son silence ou sa non-écoute deviennent alors une forme de déconnexion.

2. Le rôle émotionnel

Les écrans peuvent aussi devenir une bulle d’évitement :

  • l’enfant ne veut pas ressentir certaines émotions comme la peur, la colère ou la solitude
  • l’écran anesthésie ces émotions et sert de refuge affectif

Le silence et le refus de consignes peuvent être une protestation muette :
“Ne me ramène pas dans un monde qui me fait mal.”

3. Le rôle transgénérationnel

Dans une lecture transgénérationnelle, l’écran peut symboliser :

  • une distance émotionnelle héritée, un “écran” entre les membres de la famille
  • une peur du lien : “je te vois, mais je ne veux pas te sentir trop près”

L’enfant devient alors le miroir d’une communication familiale coupée, héritage de non-dits, de relations étouffées ou de blessures de présence comme l’abandon ou l’indifférence.

4. Les signaux à observer

Quelques signes que les écrans influencent le comportement :

  • irritabilité, absence ou fermeture après les écrans
  • évitement du regard
  • difficulté à écouter ou réponses “à côté”
  • nervosité ou apathie ensuite

5. Ce dont l’enfant a vraiment besoin

Derrière le silence se cache souvent un besoin de lien authentique :

  • présence physique, regards, jeux libres
  • lenteur et sécurité émotionnelle
  • un adulte qui accueille sans imposer la parole immédiatement

Par exemple :


“Tu n’as pas envie de parler maintenant ? D’accord. Je suis là, on joue un peu, et tu me diras quand tu voudras.”

Cette posture ouvre un espace de sécurité où la parole et l’expression reviendront d’elles-mêmes.

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