
À 5 ans, le silence et le refus apparent d’écouter les consignes ne sont pas forcément des problèmes de comportement. Ils peuvent révéler des processus psychologiques, émotionnels et transgénérationnels profonds.
À cet âge, l’enfant cherche à affirmer son identité. Se murer dans le silence peut être sa manière de dire :
“Je décide quand je parle.”
C’est une tentative de reprendre le contrôle dans un monde où les adultes prennent beaucoup de décisions pour lui. Il ne s’agit donc pas d’un mutisme pathologique, mais d’une affirmation identitaire détournée.
Souvent, l’enfant n’ignore pas réellement les consignes, il les filtre. Il coopère uniquement quand il sent que la demande a un sens émotionnel pour lui. À 5 ans, l’enfant a besoin d’un lien affectif fort pour obéir ; si ce lien est tendu, blessé ou trop autoritaire, il se déconnecte pour protéger son intégrité émotionnelle.
Il obéit à la relation, pas à la règle.
Derrière le silence, on retrouve fréquemment :
Ce mutisme sélectif peut être un langage corporel qui dit :
“Laisse-moi exister à mon rythme.”
Le silence de l’enfant peut réactiver une mémoire familiale du non-dit ou du danger de parler.
Un ancêtre a pu vivre un contexte où se taire protégeait : secrets de guerre, honte familiale, ou expression punie ou ridiculisée. L’enfant porte alors ce message implicite :
“Mieux vaut se taire pour être en sécurité.”
Si dans la lignée des enfants ont été négligés ou ignorés, le petit de 5 ans peut réparer symboliquement cette blessure en se taisant à son tour :
“Moi aussi, je montre ce que ça fait d’être un enfant qu’on ne comprend pas.”
Certains enfants incarnent l’équilibre entre un parent “trop dans le contrôle” et un autre “trop dans l’effacement”. Leur silence est alors une tentative inconsciente d’harmoniser ces polarités familiales.
L’enfant ne cherche pas l’autorité ni la sanction, mais la sécurité émotionnelle. Il a besoin :